Quelle semaine pour les amoureux des baleines à Montréal. Au cours des derniers jours, ce n'est pas un mais deux petits rorquals juvéniles qui sont arrivés dans les eaux entourant notre ville. À plus de 400 km de leur habitat naturel, leur présence près de la ville est très préoccupante.
Les eaux autour de Montréal ne sont pas un endroit idéal pour les baleines. D'abord, leur corps sera très lourd dans l'eau douce. Elles sont également susceptibles d'être perturbées et désorientées par les niveaux élevés de bruit et de trafic à proximité du port de Montréal, très fréquenté. En 2020, une baleine à bosse qui s'était rendue dans la même zone est morte tragiquement des suites d'une collision avec un navire.
Malheureusement, le problème des collisions avec les navires n'est pas rare, et ce l'activité maritime constitue une menace énorme et croissante pour les baleines à l'échelle mondiale. Nous avons besoin de toute urgence de règles plus strictes et plus applicables concernant la limitation de la vitesse des bateaux et la distance qui les sépare des baleines. Pour être efficaces, ces réglementations doivent être associées à de meilleurs systèmes de surveillance. Les ports, les plaisanciers, les opérateurs maritimes, les défenseurs de l'environnement et les régulateurs ont tous un rôle à jouer dans la réduction des collisions, et cela commence par le développement d'outils permettant de mieux suivre les baleines et de démocratiser l'accès à ces données.
Sur Whale Seeker, nous pensons que les outils de détection des baleines devraient être la norme à bord de tous les navires et dans toutes les opérations maritimes. Les opérateurs alertés de la présence de baleines dans leur zone peuvent ralentir ou réduire les niveaux sonores, ce qui permet de sauver des vies de baleines. Nous construisons Outils d'IA pour la détection automatique à partir de l'imagerie afin de faire de ces systèmes d'alerte dynamiques une réalité.
Les experts ne savent pas encore s'il existe une cause environnementale sous-jacente à ces apparitions remarquables, mais avec trois baleines disparues en moins de deux ans, il semble bien que ces événements naturels remarquables soient de plus en plus fréquents. Avec l'élévation du niveau des mers et les changements climatiques mondiaux, l' océan frappe littéralement à notre porte, et nous sommes terriblement mal préparés à l'accueillir.
Dans notre monde interconnecté, chaque personne dépend des océans. Les océans fournissent la moitié de l'oxygène que nous respirons, nourrissent des milliards de personnes et font partie de notre patrimoine culturel. Les routes maritimes océaniques, y compris les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent, sont l'élément vital de notre économie mondialisée. Ces baleines errantes nous rappellent les profondes répercussions de l'activité humaine sur nos écosystèmes océaniques.
Nous ne devrions PAS avoir à attendre en retenant notre souffle et à espérer que ces baleines rentrent chez elles saines et sauves. Les humains et les baleines peuvent et doivent coexister - il nous faut simplement les outils et la volonté nécessaires pour y parvenir. Il est de notre responsabilité de prendre des mesures proactives pour protéger les baleines !